Collectivité - Une nouvelle étude pour limiter l’usage de l’eau potable sur la côte

Le conseil départemental veut étudier la possibilité de réutiliser les eaux usées en sortie de stations d’épuration des communes du littoral.

Les élus du Département avaient rendez-vous vendredi 28 mars pour le vote du budget supplémentaire 2025. Parmi les sujets abordés, le monde agricole pourrait être concerné par un nouveau projet encore conjugué au conditionnel, celui de la réutilisation des eaux usées traitées en sortie de stations d’épuration de plusieurs communes du littoral « jusqu’alors directement rejetées à la mer». Le Département veut répondre à un appel d'offres du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires*. Les conseillers ont dû se prononcer sur le déblocage de 200 000 € pour le financement de l’étude de faisabilité qui devrait durer 18 mois. 

Une utilisation agricole ?

Il s’agit bien d’un autre dossier que celui du Projet Jourdain, qui, lui, est spécifique à la station des Sables-d’Olonne pour un acheminement vers le barrage du Jaunay, donc une restitution dans le cycle de traitement de l’eau potable. Le projet collectif qui s’annonce vise à un recyclage pour d’autres usages. « Le ministère nous demande d’apporter des solutions de réutilisation plutôt que de consommer de l’eau potable », explique Laurent Favreau, président de la commission Agriculture, Eau, Laboratoire et Alimentation de proximité. « L’arrosage des terrains de foot, des massifs des communes, pouvoir sécuriser l’accès du Sdis…»., liste brièvement l’élu parmi les débouchés d’une telle manne réintroduite. « L’agriculture pourrait en faire partie », glisse sans s’avancer Laurent Favreau, par ailleurs lui-même agriculteur à Venansault. Une telle ambition passera par le filtre de plusieurs réglementations », avertit aussi l’élu. 

« En meute »

« Nous allons chasser en meute », avait d’abord annoncé fièrement Alain Leboeuf, président du conseil départemental, soulignant la particularité de ce projet porté par le Département mais embarquant « toutes les stations du littoral »: les Communautés de Communes Océan-Marais de Monts, de l’île de Noirmoutier, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée-Grand-Littoral, Beauvoir-sur-Mer, Bouin, La Tranche, L’Aiguillon-la Presqu’île, île d’Yeu.
L’étude qui va démarrer doit permettre « une analyse du potentiel de réutilisation, d’identifier tous les usages possibles », cela passera notamment par le chiffrage des volumes actuels et à venir dans ces territoires où la démographie est la plus dynamique de Vendée alors que la ressource en eau disponible est à l’est du département. 

Non à l’extraction en mer

Lors de cette assemblée, les élus ont signifié leur désapprobation face à une demande de permis exclusif de recherches de sables siliceux marins, au large de l’île d’Yeu et de Noirmoutier sur une zone de 103 km2, par le GIE Loire-Grand-Large. Le département pointe le manque de garantie sur l’impact environnemental d’une telle extraction de granulats et notamment sur le trait de côte et le risque de nouvelles restrictions pour la pêche artisanale vendéenne (zone potentiellement interdite). 

Catherine Baty
*Le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement ) et l’Anel (Association nationale des élus des littoraux ), avec le soutien des Agences de l’eau, de la Banque des territoires et de l’Office français de la biodiversité, ont lancé un programme national d’accélération de la Réutilisation des eaux usées traitées (REUT) sur les territoires littoraux