Plusieurs sites ouvrent leurs portes pour collecter les films d’élevage ainsi que les ficelles et filets usagés.

Pour la première fois en 2024, l’éco-organisme Adivalor a dépassé la barre des 100 000 tonnes de déchets plastiques et d’emballages agricoles collectés. C’est grâce à la mobilisation de tous, fabricants et metteurs en marché, distributeurs et agriculteurs, que ce chiffre a pu être atteint. Une belle réussite quand on sait que plus de 90 % de ce qui est collecté est recyclé.

Que dit la réglementation ?

Tout agriculteur doit être capable de prouver qu’il élimine ses déchets dans le respect de la loi. Celle-ci précise que toute personne qui produit ou détient des déchets doit en assurer, ou d'en faire assurer, l’élimination afin de ne pas porter atteinte à la santé humaine et à son environnement. 

C’est pourquoi le brûlage à l’air libre, qui dégage des fumées toxiques pour l’Homme et polluantes pour son environnement, ou encore l’enfouissement sauvage qui engendre des pollutions du sol et des eaux sont des pratiques interdites, sanctionnables financièrement et pénalement.

Adivalor, c’est quoi ?

C’est l’éco-organisme national qui gère la fin de vie des plastiques et des emballages vides agricoles. Il prend en charge aujourd’hui la grande majorité des plastiques utilisés en agriculture. Ce sont les metteurs en marché et les utilisateurs qui le financent, par le biais d’une éco-contribution versée au moment de la mise sur le marché et de l’achat des produits. 

Cela permet à Adivalor, une fois que les déchets ont été collectés, d’organiser le transport vers des points de stockage et de massification où les déchets sont compressés et mis en balles, avant d’être envoyés vers les usines de recyclage, principalement situées en France et en Espagne. 

En Pays de la Loire

Les Pays de la Loire comptent environ 400 points de collecte conventionnés avec Adivalor, majoritairement des distributeurs de produits agricoles. Il y a également des groupements de producteurs qui proposent ce service à leurs adhérents, ou encore quelques entreprises de travaux agricoles qui font de la prestation d’enrubannage par exemple.

Grâce à ce réseau de collecte et aux agriculteurs du territoire, ce sont près de 16 000 tonnes de plastiques et d’emballages usagés qui y ont été collectés en 2024. Sur ces 16 000 tonnes, 11 000 tonnes sont des films, pour moitié utilisés en élevage pour la conservation des fourrages et pour moitié utilisés en cultures végétales spécialisées (maraîchage, horticulture) pour la couverture des sols et des cultures. 

À noter que le bilan carbone du recyclage de ces films est particulièrement bon en Pays de la Loire puisqu’ils sont recyclés localement, sur le site de Suez RV Plastiques Ouest situé à Orée-d’Anjou (49). 

Emballages vides de nutrition animale

C’est un élargissement conséquent qui a eu lieu l’an dernier, puisque les metteurs en marché de nutrition animale ont commencé à éco-contribuer pour qu’Adivalor intègre dans ses filières de recyclage les emballages vides de leurs produits. La plupart de ces nouveaux emballages n’ont pas nécessité l’ouverture de nouvelles filières et sont venus gonfler les volumes d’emballages vides de produits d’hygiène, d’engrais et d’amendements, ou encore de semences. Pas de changements donc pour les agriculteurs pour la préparation de ces déchets : bidons et fûts doivent être ouverts, rincés et égouttés ; big-bags, sacs en plastique et en papier doivent être correctement vidés et mis en fagots. Seuls les seaux en plastique constituent un nouveau flux et de nouvelles solutions de recyclage ont dû être trouvées par Adivalor. 

Égouttage des bidons rincés : prendre son temps

Prendre son temps pour égoutter bidons et fûts, c’est important ! En effet, les coulures dans les saches sont la principale cause de non-conformité au moment de la collecte. Car, même si le bidon est bien rincé (au moins trois fois pour qu’il n’y ait plus de résidus de produits dedans) mais qu’il est mal égoutté et qu’il y a de l’eau dans la sache, celle-ci sera écartée et ne sera pas recyclée. Plusieurs entreprises commercialisent des égouttoirs pour bidons mais de nombreux agriculteurs bricolent leur système d’égouttage « maison » et de nombreux exemples circulent sur le web. Et si vous n’avez pas le temps de bien égoutter vos bidons pour la collecte qui arrive, pas de panique, il y en aura une autre quelques mois plus tard (deux collectes organisées par an). Donc mieux vaut prendre le temps de bien les égoutter et les porter à la collecte suivante plutôt que de les mettre encore mouillés dans les saches. À noter que sur la chaîne YouTube Adivalor, de nombreuses vidéos expliquent comment bien préparer ses déchets afin qu’ils soient bien recyclés. 

En mars, ça repart pour les collectes

Au moins deux distributeurs ouvrent leurs portes en Vendée au mois de mars pour récupérer les films d’élevage (ensilage, enrubannage) ainsi que les ficelles et filets usagés. 

• Terrena collectera la semaine du 3 au 7 mars sur ses deux sites de Mortagne et Saint-Pierre-du-Chemin ;
• Cavac collectera du 10 au 14 mars sur trois sites du sud-ouest (Talmon, Moutiers, Mareuil) et du 17 au 21 mars sur six sites du centre et du nord (Rocheservière, Boufféré, Saint-Denis, Le Poiré, Les Essarts et Bournezeau).

Nicolas RUBIN
Chargé de mission économie circulaire
Chambre d’agriculture Pays de la Loire