La Coopérative des producteurs de lapins du Bocage joue la sécurité

A l’assemblée générale de la CPLB, les chiffres de la coopérative sont plutôt sécurisants même si les éleveurs réclament une revalorisation du prix du vif.

La filière lapin a connu des années plus noires. La stratégie de segmentation de la CPLB (Coopérative des producteurs de lapins du Bocage) semble désormais porter ses fruits. Le bilan 2021-2022 est plutôt encourageant, affichant, notamment, une assez belle progression de la gamme Lapin et Bien (360 000 lapins/an contre moins de 100 000 en 2000) ; une demande soutenue aussi du côté de la catégorie Bleu Blanc Cœur (850 000 lapins/an). La CPLB mise également sur le déploiement du Magistral dont la valorisation est passée à 10 c/kg, afin de compenser une plus faible densité d’animaux en élevage. Les déboires de la filière volaille ont aussi ouvert quelques opportunités à celle du lapin, en particulier durant l’été dernier. Un bon exercice donc qui doit contribuer à sécuriser l’avenir. « Nous choisissons de mettre de côté les dividendes pour donner un coup de fouet au développement », a dit Pierre Dupont, directeur du groupement. On le sait, le renouvellement des générations est l’enjeu clef qui préoccupe la coopérative depuis plusieurs années. Une cinquantaine de ses éleveurs partira en retraite d’ici cinq ans. Le programme Plan avenir lapin a bénéficié jusqu’alors à six adhérents. « Ce dispositif exige une implication financière inédite de la coopérative et de l’abattoir », rappelle Gwenaël Moreau, président de la CPLB et éleveur en Charente-Maritime.

Indexation bénéfique 

La production cunicole n’échappe pas à la flambée des charges, sujet récurrent dans les réunions quelle que soit la filière. A la CPLB, on défend l’intérêt de l’indexation du prix de l’aliment sur le prix du vif (dispositif « Vif Secur »), mise en place depuis 2018. « Elle a permis une prise en charge quasi intégrale de cette augmentation de charge (+174 €/tonne du prix de l’aliment en quatre ans ; +56 centimes/kg Vif Secur sur la même période) », souligne Pierre Dupont. Malgré cela, les éleveurs portés par leur groupement réclament une autre reconnaissance, celle passant par un meilleur prix de base. « Nous allons d’abord utiliser l’aide perçue dans le cadre du Plan de résilience (1,2 million d’euros) pour valoriser le prix au kilo dès ce 1er janvier 2023 », annonce Pierre Dupont expliquant que les négociations avec l’abattoir pouvaient difficilement aboutir rapidement. « On ne peut pas répercuter à court terme toutes les hausses (énergie, transport, masse salariale), argumente Matthieu Loeul, directeur de l’abattoir Loeul-et-Piriot, pour le moment il est impossible de revoir le prix du vif… mais durant ces premiers mois 2023 nous négocions avec les GMS. Notre objectif est d’aller chercher auprès d’eux cette hausse ». Les éleveurs l’ont aussi bien noté dans leur calendrier.

C.B.