Vendée - Première journée technique ovine départementale

Éleveurs, abatteurs, organisations de producteurs (OP) et organismes de sélection (OS) se sont réunis pour échanger sur les actualités et le futur de la filière ovine.

La première journée technique ovine de Vendée s’est tenue mardi 8 novembre au Lycée Nature à La Roche-sur-Yon. Cette journée, organisée à l’échelle départementale, a permis aux éleveurs vendéens d’échanger avec les acteurs de leur territoire, qui sont les plus proches de leurs problématiques.  

Maintenir la rémunération des éleveurs

À cette période de l’année la cotation de l’agneau est habituellement en hausse ; cette année pourtant, elle forme un palier. En effet, le prix de la viande d’agneau a atteint un niveau élevé et le coût de l’alimentation en général a nettement augmenté, ce qui entraîne une baisse significative de la consommation d’agneau en France ces derniers mois. Pour Marinette Bobineau, présidente d’Ovicap le pôle ovins-caprins de la coopérative Cavac, « il est nécessaire de trouver un compromis pour maintenir à la fois une bonne rémunération des éleveurs et un prix de vente attractif pour les consommateurs ». Malgré un prix de vente élevé, la marge des éleveurs n’augmente pas, alors même que les performances techniques progressent. Actuellement, la principale charge est le prix des céréales qui devrait rester haut encore plusieurs mois. Pascal Grimaud, représentant les abattoirs Bichon, assure sa volonté de « maintenir des prix payés aux éleveurs permettant de couvrir la hausse du coût de l’alimentation ».

Dans le même temps, les aides couplées ovines de la PAC vont subir une baisse budgétaire de trois millions d’euros par an sur la campagne 2023-2027 et un nouveau contrôle de performance sera mis en place pour évaluer l’emploi de l’aide au niveau national. Celui-ci pourrait avoir pour conséquences une perte d’enveloppe financière en cas de sous consommation de l’aide. La Fédération nationale ovine (FNO) s’investit donc pour assurer le maximum d'enveloppes au plus d’éleveurs possible en maintenant la stabilité des conditions d’accès et une aide de base forte pour la future PAC. 

Un métier qui évolue

Les éleveurs sont amenés à faire évoluer leurs pratiques régulièrement, à la fois pour continuer à augmenter leurs performances techniques, pour faire face aux enjeux climatiques et économiques, mais aussi pour s’adapter aux exigences toujours plus nombreuses. 

L’exploitation agricole du Lycée Nature a fait le choix du 100 % bio pour toutes ses productions animales et végétales. Cependant, ce choix est désormais remis en question pour l’atelier Ovin. Clément Guérin, en charge de cette production pour le lycée, explique que « le désaisonnement lumineux plutôt qu’hormonal oblige à garder en bâtiment certains lots de brebis dans des périodes pourtant favorables au pâturage. La valorisation de l’herbe est nécessaire pour l’exploitation au vu du coût de l’alimentation et des périodes de sécheresse ». L’agriculture biologique n’est plus forcément la voie la plus responsable écologiquement et financièrement.

Steven Bretaud, d’Ovicap, et Sophie Douaud, représentant la Maison régionale du mouton des Pays de la Loire, font le même constat, qu’au moins 30 % des éleveurs actuellement en activité vont prendre leur retraite dans les dix prochaines années et « actuellement les installations compensent à peine les départs ». Pour Julien Chatellier, président de la section ovine de la FDSEA de Vendée, toute « la filière ovine doit s’engager pour garantir des prix rémunérateurs pour installer des jeunes et renouveler les générations, de façon à pérenniser cette production ». 

Clémence Alleaume