Vendée - Nouvelles têtes au Service de remplacement

A Saint-Michel-Mont-Mercure, Roméo et Killian font partie des nouveaux agents de remplacement du secteur Collines et Bocage.

« C’est une nouvelle étape ! » Roméo Pouvreau  
Chez les Pouvreau, la musique est héréditaire. L’agriculture pas du tout. Roméo, 19 ans, joue de la batterie depuis ses 8 ou 9 ans ; son papa, son grand-père, son frangin… tous mélomanes et longtemps membres de la fanfare de Tiffauges. Depuis début septembre le jeune homme a démarré sa carrière professionnelle en devenant agent au Service de remplacement dans le secteur de Saint-Michel-Mont-Mercure. « C’est une nouvelle étape ! Déménagement et premier boulot », résume ce Teiphalien ainsi délocalisé avec son amie.
Il a bouclé son BTS ACSE en juin dernier et son apprentissage à la fin de l’été dans une exploitation laitière aux Landes-Genusson intégrée depuis son bac mais sans perspective possible. « L’agriculture m’a toujours beaucoup plu même si ni mes parents, ni mes grands-parents ne sont du milieu. Aucun oncle ou tante… Pas de cousin exploitant… ou sinon peut-être éloigné…. Oui ça peut sembler étrange », reconnaît presque encore étonné Roméo. Sûr de cet attrait, soutenu par sa famille, il a tracé sa petite route de bachelier en diversifiant ses stages (notamment en caprin). « J’ai poursuivi en études supérieures pour sécuriser et diversifier mes voies professionnelles » , explique-t-il alors que l’installation n’est plus nécessairement son objectif ultime. « Devenir chef d’exploitation est un engagement à long terme, alors pour le moment, être agent de remplacement est la bonne option pour démarrer dans la vie active », poursuit Roméo qui a assuré une saison de ramassage de paille en Charente-Maritime cet été. Rompu à la traite et à la conduite des bovins, il se décrit plutôt comme un bon observateur (« je repère assez vite les problèmes sur les animaux »), attentif (« je prends des notes, j’écoute ») ; discret (« être autonome pour aider, répondre à des besoins et ne pas être un frein »).
De ce poste de remplacement Roméo perçoit déjà des atouts : « Découvrir de nouvelles façons de produire, de travailler, rencontrer les personnes aux profils divers, avec des visions différentes du métier. En résumé s’enrichir de plein de choses pour m’éclairer ».

Là-haut, sur sa colline - Killian Rapin
« Ce qui est bien ici c’est le point de vue. 270 m. La ferme la plus haute de Vendée ». Killian Rapin a grandi sur cette colline. Lieu-dit la Haute-Cour à Saint-Michel-Mont-Mercure, siège de l’exploitation laitière de son papa. Il aime l’endroit et ne s’imagine pas ailleurs. Killian y deviendra agriculteur. « Pas tout de suite, ce serait trop tôt », concède le jeune homme en CDD depuis septembre au Service de remplacement, « j’ai besoin d’en voir plus, c’est l’intérêt du SR, on apprend chez chaque agriculteur ! On apprend tout le temps ! ».
Durant son bac pro CGEA* aux Etablières Killian a réalisé ses stages chez des exploitants de Saint-Michel-Mont-Mercure, au Boupère aussi, souvent en système laitier, parfois en volaille. Il est du genre volontaire, enthousiaste même quand il faut donner des coups de main. C’est d’ailleurs une des motivations qui l’anime au SR : « aider les agriculteurs ». Dès ses 16 ans, au guidon de son scooter, il roulait vers ses missions de remplaçant.
CS Tracteurs
De l’environnement familial Killian garde une préférence pour l’élevage laitier ; son rôle de remplacement l’a ouvert à des productions dont il ignorait un possible intérêt pour sa fibre agricole : « Moi qui avais précisé que j’étais plutôt spécialisé en lait, ma première mission était dans un élevage de lapins ! Eh bien c’était vraiment pas mal car l’éleveur était vraiment sympa et il a pris le temps de m’expliquer son fonctionnement ». Comment inspirer la confiance auprès des chefs d’exploitation quand l’on est aussi jeune ? « Ben je me dis que ceux qui ne sont pas prêts à faire confiance ne font pas appel au SR ! », répond-il du tac-au-tac. Lui qui met un point d’honneur à satisfaire, avoue qu’il prend vite la mouche quand il perçoit une insuffisance, mais « je ne suis pas un méchant en vrai », avoue le jeune homme. « Il faut écouter, prendre du recul, et puis on comprend comment s’améliorer sans se vexer », saisit Killian au fil des expériences. Après son bac, il a complété son profil par un CS Tracteurs et Machines agricoles à la MFR de Mouilleron-Saint-Germain en étant apprenti à la Cuma du Boupère. « J’aime les engins, mais surtout bien connaître le matériel permet de réduire ses charges de mécanisation », relève-t-il.
Point notable : Killian ne conçoit pas vraiment de travailler sans bonne humeur. « J’aime rire ! C’est quand même plus agréable de bosser dans une ambiance joyeuse même si y’a forcément des moments plus galères ». Depuis 2017, il s’est investi dans la séance de variétés de l’association locale Art’Culmine réunissant des habitants « de 8 à 70 ans » pour un spectacle, tous les deux ans. Avec d’autres, il écrit et joue des sketchs (forcément comiques), des histoires de campagne. La pandémie a empêché la programmation d’une édition 2021. Killian espère que le rire collectif reviendra vite sur scène.
 *Conduite et gestion de l’entreprise agricole