Vendée - Dominique Bernard, chasseur par passion

Dominique Bernard est président de la commission chasse de la FDSEA. Chasseur passionné, il n’en demeure pas moins agriculteur.  

Comment êtes-vous devenu chasseur ?
Dominique Bernard : Sans référence à ma morphologie, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Chez les Bernard, la chasse est une tradition familiale. Je procède cette année à la 45^e validation de mon permis de chasser, toujours avec la même conviction. L’année prochaine, Emilien, mon fils et associé sur l’exploitation, passera l’examen.
 
Quelle est aujourd’hui votre vision sur la chasse et la faune sauvage ?
D. B. : Ma vision est faite d’inquiétudes. Les populations de petits gibiers sont en baisse, ce qui ne va pas jouer en faveur du nombre de chasseurs. Les populations d’espèces susceptibles d’occasionner des dommages sont en plein essor. Le gros gibier se multiplie, à l’image des cervidés hors massifs forestiers. Des événements comme la pandémie n’ont pas arrangé le tableau. Les attributions de bracelets de lièvres, par exemple, se sont faites cette année sur des bases historiques, les comptages n’ayant pu avoir lieu. Certains secteurs peuvent être déconnectés de la réalité.
 
Qu’avez-vous à dire à vos collègues agriculteurs, notamment ceux qui ne chassent pas ?
D. B. : Mon discours de président de la commission chasse à la FDSEA est le même depuis longtemps. La solidarité entre nous est l’une des clefs de la réussite. Bertrand a parlé de la régulation des nuisibles. Cela devrait être ancré dans nos têtes de chefs d’entreprise : nous sommes au premier plan pour mener le dossier, avec l’appui de tous, les chasseurs à nos côtés. Nous devons continuer notre travail de recensement des dégâts, fondamental pour la lutte contre les nuisibles. Je rappelle que 2022 verra arriver un nouvel arrêté ministériel qui ficellera le dossier pendant trois ans. C’est le moment de ne pas se louper. J’invite aussi les agriculteurs, quand cela est nécessaire, à hausser la voix pour faire entendre leurs idées.

Signature : Philippe Gaignet