Techelevage - Participer et se comparer

Neuf élevages en race limousine participent à Tech Élevage. Celui de François Marionneau, agriculteur à La Couture, est l’un d’eux. Son ambition : d’abord se comparer.

Sur le podium, il sourira tranquillement. Si ses animaux échappent au trio de tête, il ne fulminera pas. François Marionneau, 34 ans, est éleveur de limousines (65 vêlages) à La Couture. Pas du genre à s’extérioriser en public. Il préfère la satisfaction technique discrète à la réussite évidente, l’ambiance plutôt que les médailles. À Tech Élevage 2024, l’agriculteur présente cinq animaux : une bouchère, deux génisses d’automne (d’un an), un mâle d’un an, un mâle de 18 mois.
Installé en novembre 2014, en individuel, il a tenté son premier Tech Élevage dès l’année suivante. « Je ne pensais pas y aller aussi vite ! », reconnaît-il alors que la passion de la génétique anime sa fibre d’éleveur. Les membres de l’association des éleveurs de la race limousine de Vendée, à laquelle il adhère rapidement, l’ont convaincu. Depuis, il est devenu membre du bureau et l’un de ses représentants au niveau régional. Dans les compétitions, il cherche « surtout la comparaison et l’évaluation des marges de progression ». Le podium est un bonus. « À Tech Élevage, une année, j’ai décroché un premier prix pour une génisse… je suis plus habitué au milieu de tableau et je n’ai pas peur de la dernière place », dit-il pour appuyer son souci « d’avancer sans prétention ». Il le répète, « la génétique exige un temps long : on repère un animal avec un bon potentiel… puis c’est seulement à l’engraissement qu’il se révèle de façon plus évidente ». « Moi j’interviens forcément par mes choix d’alimentation, de conduite en général, mais c’est la bête en elle-même qui détient les meilleurs atouts ou pas », souligne-t-il encore. 

Système extensif 

À son installation, François a remplacé les charolaises de l’exploitation reprise par un cheptel limousines inscrit. Il a choisi la rusticité de cette race adaptée à ses prairies de marais (les deux tiers de sa SAU) dans un système très extensif. Il a aussi misé sur ses qualités bouchères. L’éleveur de La Couture vend ses broutards dans le réseau Ter’Élevage (Terrena) et ses vaches grasses en filière d’Anvial (Bleu Blanc Cœur). Il commercialise également quelques femelles en Label Rouge Bœuf fermier de Vendée. 

Son défi génétique : obtenir des animaux avec un plus grand gabarit, avec des parties hautes plus larges. « Mes bêtes ont la qualité d’avoir des os fins ; le vrai challenge serait de combiner cette particularité avec un gabarit plus imposant, explique François non content de cette équation subtil, il faut donc savoir avancer doucement, sans détériorer d’autres critères ». 

Sur le ring

Lundi après-midi, avec un collègue de Saint-Vincent-sur-Graon avec qui il fera du « covoiturage en bétaillère », il acheminera ses animaux sous le chapiteau de Tech Élevage. 

Au total, neuf élevages de limousines déambuleront sur le ring le jeudi matin. « C’est important de se mobiliser lors d’un tel événement, insiste François, notre association d’éleveurs a besoin de davantage de coéquipiers ! ». Le syndicat compte une quarantaine d’adhérents, dix sont inscrits au Herd Book. « On a encore du mal à impliquer des collègues car la race limousine, réputée pour ses qualités au vêlage, est souvent un atelier complémentaire dans les exploitations, alors les priorités sont ailleurs », analyse François Marionneau. 

Pour le moment, l'échéance de Tech Élevage est fermement attendue. En août dernier, l’inter-régional, prévu à Évron (53), avait été annulé la veille du concours à cause de la MHE et FCO. Le salon vendéen sera l’occasion de se rattraper ! 

Catherine Baty