POUSSE DE L’HERBE • BULLETIN RÉGIONAL N° 21 •

Un automne qui démarre bien

Le suivi de la pousse de l’herbe a continué cet été, montrant quelques disparités entre les zones, selon la pluviométrie locale. En moyenne, de 20 kgMS/ha/j sur le mois d’août, les pluies de fin d’été ont permis une reprise à hauteur de 30 kgMS/ha/j.



Un pâturage d’automne à calibrer

Le pâturage ne s’est globalement pas arrêté pendant l’été, même si la part dans la ration est restée modeste. Les pluies de fin d’été ont permis une reprise de la pousse. Si ce n’est pas déjà fait, une reprise globale du pâturage est à mettre en place.

Quelques points d’attention cependant : les trèfles sont très présents dans les prairies, ce qui complique l’efficacité de pâturage. Nous nous retrouvons donc avec une herbe trop riche en azote pour faire pâturer sans restriction, ainsi qu’un manque d’appétence qui crée du gaspillage d’herbe sur pied. C’est d’ailleurs ce qu’on observe à la sortie des paddocks : les animaux sont loin d’avoir consommé toute l’herbe sur pied. Des transitions alimentaires sont alors à faire avec précision et l’accès au pâturage à réfléchir en termes de quantité accessible : la prairie pâturée ne peut pas être en plat unique en ce moment. Plusieurs possibilités d’action selon les cas :

• Restreindre l’accès aux prairies en redécoupant les paddocks, ou avec au moins un fil avant. Le but est de limiter les animaux sur le gavage des trèfles ;

• rentrer dans les prairies avec une part de ration sèche déjà dans le ventre ;

• mettre du foin dans la parcelle en accès libre : si l’apport de fourrage ou si le redécoupage des paddocks ne sont pas possibles, dans le cas de vaches allaitantes ou de génisses ;

• si l’herbe d’été est encore sur pied, faire un état des lieux de ce qui a été consommé par les animaux. Une fauche ou un broyage des refus dans la semaine après le passage des animaux vont pouvoir permettre une repousse de l’herbe plus appétente par la suite.

La complémentation avec de l’herbe pâturée qui est forte en azote soluble semble être un bon compromis face à des stocks de qualité moyenne mais conséquents qui ne pourront pas être gardés trop longtemps. Dans le cas d’un déficit fourrager et étant donné le pâturage d’automne qui risque de ne pas être à la hauteur de la quantité d’herbe, il pourrait être opportun de faire quelques récoltes de qualité en enrubannage. Stocks qui pourront remplacer des concentrés cet hiver.

Dans tous les cas, le pâturage cet automne sera possible avec une herbe haute en valeur (0,9 UFL, 130 g PDIN). Les conditions vont permettre de faire également un décalage de pousse entre les paddocks, si on planifie bien !

Concernant la fertilisation des prairies, l’épandage de lisier est réservé sur les paddocks dans la semaine après le passage des animaux ou après une fauche. L’épandage est à éviter sur l’herbe d’été qui n’est pas très appétente et peut être parfois maladive, au risque de la rendre encore moins appétente ! Même s’il pleut, l’écart entre l’épandage et le passage des animaux requis est toujours de trois semaines minimum.