Pays de la Loire - Couvert de méteil : une technique efficace pour le renouvellement des prairies

Damien Dupas et ses parents, éleveurs en Maine-et-Loire, implantent une prairie sous couvert de méteil.

Damien Dupas s’est installé en 2012 avec ses parents dans la commune de la Cornuaille (Maine-et-Loire) en développant une activité Volailles en label avec deux bâtiments de 400 m2. Ils exploitaient alors 75 ha de SAU. Au fil du temps, les agriculteurs ont repris de la surface pour arriver à 100 ha de SAU. Ils ont progressivement arrêté le dérobé avant maïs et ont allongé les rotations. 
En 2019, l’exploitation a été convertie à l’agriculture biologique, le méteil grain a remplacé les céréales et des méteils fourragers riches en protéagineux ont été semés en même temps et dans les mêmes parcelles que des prairies temporaires. 
Les objectifs et les pratiques ont évolué
« En 2012, on avait déjà 6 ha de méteil fourrager avec du triticale, de l’avoine et du pois. Ce mélange était ensilé en coupe directe au 10 juin. On était assurés d’avoir 8-9 tonnes de matière sèche dans des terres qui n’avaient pas de potentiel pour du maïs et ce fourrage était valorisé par les génisses », se souvient Damien Dupas. En 2019, après une céréale dans une parcelle à faible potentiel, les associés testent l’implantation d’une prairie sous couvert de méteil. « Le mélange triticale-pois a été  semé avec un combiné herse rotative et semoir à céréales le 25 octobre. Directement après, avec un semoir en ligne, nous avons semé puis roulé la prairie. Ce mélange a été récolté en enrubannage le 6 mai, le rendement estimé à 2 ou 3 tonnes de matière sèche a été un peu décevant mais la prairie était très bien implantée, elle est aujourd’hui propre et productive pour le pâturage des vaches », détaille Damien Dupas. 
Cette année, suite à des discussions en groupe et avec des voisins, Damien à fait évoluer sa technique afin d’obtenir un méteil encore plus riche en protéine et une prairie plus homogène. « Le 15 octobre, la prairie composée de 16 kg/ha de RGA, 10 kg/ha de fétuque élevée, 2 kg/ha de trèfle blanc et 1 kg/ha de trèfle hybride a été semée à la volée avec un semoir monté sur une houe rotative (Cuma d’Angrie) suivi d’un passage de rouleau. »
Le couvert de méteil se compose de 90 kg/ha de triticale, 20 kg/ha de pois, 7 kg/ha de vesce et 75 kg/ha de féverole. « Je voulais faire un mélange encore plus protéagineux avec 100 kg de féverole, 25 kg de pois et seulement 55 kg de triticale mais j’ai rencontré un problème de dosage », précise l’éleveur. En fonction du printemps 2022,  Damien se laisse donc la possibilité d’ensiler le mélange fin avril-début mai ou de le battre en grain. 
Les prairies pâturées seront renouvelées sous couvert d’un méteil protéagineux
Dans l’exploitation, les terres sont précoces mais séchantes avec un potentiel agronomique faible. Les exploitants réalisent actuellement deux rotations culturales. La première est une succession de 2,5 ans de prairies de fauche (RGH+TV) suivies d’un maïs et d’un méteil grain. La seconde rotation commence par cinq ans de prairies destinées principalement au pâturage (RGA, fétuque et association de trèfles) suivies d’un maïs et d’un méteil grain. « Si la réussite de cette technique d’implantation des prairies se confirme, je renouvellerais toutes mes prairies de cinq ans sous couvert d’un méteil fourrager riche en protéagineux. Cela me permettra aussi de diversifier mes stocks au printemps », conclut Damien Dupas. Un autre intérêt du mélange céréalier protéagineux fourrager recherché par Damien c'est son apport en Matière azotée totale (MAT) plus élevée qu’un ensilage d'herbe. Cela permettra aux éleveurs de réduire leur consommation de correcteur azoté. 

Guillaume CHEVALIER - Chambre d’agriculture Pays de la Loire