Loire-Atlantique : Maraîchage - GRoW, un robot autonome pour la cueillette des tomates

Amener la serre vers l’autonomie est l’un des objectifs de l’entreprise Ridder, dont une filiale est implantée en Loire-Atlantique.

Alors que la problématique de la pénurie de main-d’œuvre touche l’ensemble des filières agricoles (et bien au-delà), en maraîchage, la société Ridder mise sur la technologie pour y répondre.

« La robotique et l’intelligence artificielle sont aujourd’hui plus que nécessaires pour remédier à cette situation. Cela fait quelques années que l’on parle déjà de serres autonomes : on récupère les données, on les analyse, les modélise. En maraîchage, la particularité est que certaines tâches demandent de la précision, de la minutie voire de la qualification. Et surtout, en quantité. Les employeurs font face à une rareté de personnes et de compétences. Le problème se pose à tous les niveaux : piloter, réaliser, transmettre, utiliser les données. L’innovation, dont les robots qui contribuent au développement de la serre autonome, vient répondre à cette problématique », explique Morgane Salmon, responsable de l’agence Ridder basée à Saint-Brevin-les-Pins. 

 © RIDDER

À la recherche de producteurs pour des tests

Voilà six ans que cette entreprise hollandaise, dont l’innovation est l’ADN, s’est associée à la start-up israélienne MeToMotion pour créer GRoW. C’est le nom du premier robot au monde à cueillir des tomates de façon autonome. Il se compose de deux bras pour cueillir de chaque côté, d’un tapis roulant pour évacuer les fruits dans des caisses et de la technique de la colorimétrie pour analyser la maturité des fruits. La start-up MeToMotion développe la solution techniquement tandis que Ridder se charge de la distribution.

« Le robot est en test depuis deux ans dans les serres hollandaises », précise Morgane Salmon. Il est spécialisé dans la cueillette des tomates grappes. « Nous conseillons de mettre un robot par hectare et d’avoir au minimum cinq hectares. Un superviseur est nécessaire. Dans les serres, une seule activité, la récolte, serait donc remplacée par le robot. Avec de telles innovations, dans tous les cas, il y a besoin de l’humain : derrière toute technologie, il y a de la création d’emplois avec différentes qualifications nécessaires », ajoute la responsable.

 © RIDDER

Aujourd’hui, Ridder entre dans la phase de finalisation des tests. Pour cela, le choix s’est porté sur la France, et plus particulièrement la Loire-Atlantique, car la Métropole est équipée de serres avec un fort coût de main-d’œuvre et dispose d’un parc de serres high-tech,

« donc celles ciblées par le robot. Notre objectif est de trouver deux ou trois producteurs qui ont le goût de l’innovation pour tester GRoW pendant six mois. Il s’agit d’un partenariat entre Ridder et les maraîchers. Nous cherchons des exploitations avec de la surface entre Nantes et Saint-Brevin-les-Pins. Au Sival 2023, nous avons senti de l’intérêt pour ce robot. Beaucoup de personnes sont venues échanger sur notre stand ; ce salon a retrouvé le dynamisme d’avant-Covid, c’est encourageant ».

Le robot GRoW a d’ailleurs obtenu un Sival de bronze lors de cette édition dans la catégorie Machinisme et automatisme.