Influenza aviaire - Gratitude, responsabilité, solidarité

Au chevet de la filière avicole à La Roche-sur-Yon, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a dressé sa vision de la crise de l’influenza aviaire et les moyens à mettre en œuvre afin de se relever et repartir.

Un ministre de l’Agriculture dans les couloirs de la Maison de l’agriculture et, plus particulièrement, dans la salle 10 bien connue à la FDSEA de Vendée… Cela ne s’était sans doute jamais produit !
Mardi 22 mars, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, et Gérard Gavory, préfet de Vendée, ont ainsi tenu à venir constater sur place le fonctionnement de la cellule de crise actionnée depuis le départ de l'épizootie d'influenza aviaire entre la chambre d’agriculture et la FDSEA, en collaboration quotidienne avec les services de la DDPP. Le ministre revenait de la DDPP où il avait aussi salué le travail de son administration et des fonctionnaires, avant de souligner sa gratitude aux équipes de la chambre d’agriculture coordonnées par Benoît Greffard, responsable territoire, et celles de la FDSEA coordonnées par Alexandre Guérineau, responsable du service Animation, et Sophie Beauquin, en charge de la section Aviculture, en lien avec tous les présidents de SEA. Impressionné par les réponses rapides, pragmatiques et déterminées apportées aux aviculteurs, le locataire de la rue de Varennes a questionné sur les démarches entreprises pour gérer les volailles dans les exploitations, à travers les enfouissements choisis localement, l’équarrissage, voire la mise en centre d’enfouissement technique.
 
Cinq pistes pour repartir
Cette visite précédait la tenue d’une réunion importante en préfecture avec tous les acteurs de la filière qui se sont exprimés sur la détresse des éleveurs, sur le moyens mis en place pour gérer les volailles mais aussi pour signifier leur inquiétude face au dépeuplement risqué sur la partie reproduction. Ils ont également fait part de leur crainte  face au chômage quand la Vendée sera en zone blanche, à la fois sur l’amont et sur l’aval de la filière, depuis le fournisseur d’aliments jusqu’aux équipes de ramassage et de transports. Et ce pour toutes les filières, y compris les gibiers, les pigeons, et bien sûr la ponte.
Tous ont souligné le travail de l’administration et de la cellule de crise FDSEA-chambre d’agriculture. Seule voix dissonante remettant en cause le modèle avicole vendéen, celle du syndicat minoritaire Confédération paysanne, dont les arguments d’opposition entre systèmes de production et de gestion de la crise ont vite été contrecarrés par le ministre. Ce dernier, déjà largement conscient de la gravité de la situation depuis les réunions en visio tenues les jours précédents avec les responsables vendéens, dresse un plan de sortie de crise en cinq points :

• D’abord, à travers « une pensée fraternelle, solidaire et déterminée vis-à-vis des éleveurs », il s’agit de terminer les opérations d’évacuation des volailles vers les différents lieux réquisitionnés et réquisitionnables. « Je remercie une nouvelle fois les équipes des cellules de crise professionnelles et celles de la DDPP pour avoir trouver les solutions de terrain, avec un protocole strict et des compétences d’hydrogéologues, de vétérinaires et l’implication et l’écoute des responsables locaux » ;
• Protéger les sites de repro avec la capacité de fournir en canetons et poussins - le moment venu - les exploitations pour repartir ;
• Envisager la mise en place d’un protocole de nettoyage des bâtiments qui soit adapté et qui permette l’indemnisation des moyens mis en œuvre, comme l’a  souligné Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée ;
• Faciliter toutes les démarches pour l’indemnisation « sanitaire » liés à la perte des animaux, à l’évacuation des volailles, au nettoyage, mais aussi l’indemnisation  « économique » liée aux vides sanitaires et aux conséquences collatérales de l’arrêt d’activité et du temps nécessaire à la remise en production ;
• Élargir le consensus qui se fait jour sur une nécessaire vaccination la plus partagée possible au niveau européen, et la plus rapide possible « même si cela me semble compromis avant deux ans », souligne le ministre.