Génétique - Vers une fin de campagne : premier bilan

Alors que la campagne d’insémination se termine tranquillement. Il est temps de dresser un premier bilan de la campagne 2023 avec Pascal Babin, technicien Caprin chez Gènes diffusion.

Comment s’est passée cette campagne qui arrive à sa fin ? 

Le premier bilan laisse entrevoir une stabilité de l’activité voire une légère augmentation de l’Insémination animale (IA) par rapport à 2022.

On note surtout six nouveaux éleveurs en Vendée, qui ont fait le choix de se tourner tout de suite vers de l’IA. Les éleveurs sont motivés pour améliorer la génétique de leurs cheptels, mais aussi la rentabilité du troupeau tout en prenant en compte l’aspect sanitaire. 

Avec l’organisme de contrôle de performance (Seenovia) et Capgènes, nous sensibilisons les éleveurs sur l’aspect sanitaire de leurs élevages. Nous savons que l’état sanitaire d’un cheptel est très fragile, il peut se détériorer très vite lors de l’introduction d’animaux extérieurs dans le troupeau. Avec l’IA on va permettre de procréer des chevrettes de haute génétique et des mâles pour la saillie des femelles non inséminées.  Par conséquent, les éleveurs n’auront plus recours à l’achat d’animaux extérieurs. 
 

Quelles sont les nouveautés de cette campagne ? 

Les grandes nouveautés génériques pour 2023 sont l’arrivée d’un index fertilité à l’IA et l’évolution de l’index de synthèse (Index Combiné Caprin) avec la prise en compte de deux nouveaux critères dans l’ICC : l’index cellule somatique et le nouvel index fertilité à l’IA. 

Cette nouvelle formule apporte la garantie d’un progrès génétique optimal à la fois sur des caractères laitiers et morphologiques, déjà sélectionnés dans la précédente formule, et sur les caractères cellules somatiques et fertilité à l’IA, des caractères plus fonctionnels et gage de longévité. 

De plus, l'amélioration du coefficient de détermination (CD) augmente d’environ dix points pour des jeunes mâles génomiques, grâce au génotypage des mères boucs du schéma de sélection en 2022, ce qui améliore considérablement la fiabilité des index de ces mâles. En 2023, ces mâles ont un CD compris entre 60 et 70. En comparaison, les boucs agréés avec 50 filles ont un CD de 80. Par conséquent, on gagne du temps et de la fiabilité. 

Nous continuons de travailler avec les conseillers de Seenovia et les techniciens de Capgènes via le programme Gènes Avenir, sur l'amélioration du nombre de filiations dans les troupeaux, une des bases de l’amélioration génétique. Nous sommes assez satisfaits à ce niveau-là, car les éleveurs sélectionneurs ont suivi nos conseils. Ils ont fait progresser le nombre d’IA et le nombre de filiations avec des moyens simples sur la partie saillie naturelle. Par exemple en faisant les lots de saillies avec une vingtaine de chevrettes et un mâle par case. 

Concernant les outils informatiques mis à disposition des techniciens inséminateurs, le Pam Caprin (Plan accouplement micro), maintenant utilisé en routine chez tous les éleveurs, permet de réaliser des accouplements plus précis. En prenant en compte les objectifs de l’éleveur, les points forts et faibles des femelles, le logiciel va permettre d’être plus précis sur l’ensemble des caractères. La nouveauté pour 2023, c’est que le Pam Caprin prend également en compte l’utilisation de la semence sexée.

Dans les nouveautés informatiques, les inséminateurs peuvent depuis trois ans saisir les IA pendant le chantier d’insémination. L’outil permet de relever l’ordre de passage à l’IA des chèvres au cornadis grâce à un lecteur de boucle électronique. Cet ordre de passage est envoyé par wifi sur la tablette des inséminateurs. La validation des IA se fait en scannant la paillette correspondante. Le risque d’erreur est très limité et nous pouvons faire remonter dans la base nationale les références d’éjaculat des boucs d’insémination. Ce logiciel va aussi permettre de saisir les résultats d’échographies réalisées par les techniciens de la coopérative et de les mettre à dispo des éleveurs via leur logiciel de suivi de troupeau Caplait. 
 

Quels changements pour la partie caprine depuis la fusion avec Gènes diffusion ? 

Au niveau local, il n’y a pas de changement, c’est plus notre périmètre d’action qui va changer. L’activité caprine est présente sur la zone historique d’Apis Diffusion, et pourra s’étendre vers le nord, où il y a des éleveurs caprins qui ne sont pas encore desservis. 

En Vendée, on compte toujours nos douze inséminateurs bovins formés au caprin, ce qui permet un maillage intéressant du territoire tout en satisfaisant le mieux possible les éleveurs sur une période très courte. 85% de notre activité a lieu sur les mois d’août et septembre, avec 10 000 IA réalisées par campagne. 

Aujourd’hui l’activité caprine reste marginale comparée au bovin sur le territoire mais les éleveurs caprins sont très techniques, on est attendus dans les élevages pour travailler sur la génétique des cheptels. C’est pourquoi on continue de développer nos services, afin de toujours répondre à leurs demandes et besoins.  

Propos recueillis par Johanna Kerschenmeyer